Avec Keep it in mind, troisième opus composé avec un soin d’orfèvre entre deux confinements, le quintet montre avec brio qu’il peut aussi régler sa boussole vers le Nord, façon Bretons chez les Britons. Oui, un délicieux mood d’outre-Manche émane de ces dix nouveaux titres, ajoutant à leur potion soulful rock des fulgurances mélodiques héritées des Kinks ou des Beatles, fruits d’une écriture aux inflexions plus pop, les accords majeurs en bandoulière.
Le swing électrique canaille des Stones ou la puissance de feu des Who s’invitant aussi sur certains titres, c’est tout un art british de la chanson catchy – à garder en tête all day long – qui est ici exploré dans l’écrin d’une production étincelante. Tout en continuant de faire briller leurs premières amours soul et blues, joliment mêlées à l’aventure anglaise : ainsi de la perle qui clôture l’album (“Pretty remedy”), parfait cocktail de toutes ces influences, entre méchant riff d’intro heavy, couplet qui ondule sur les traces du meilleur Stevie Wonder et refrain d’une belle puissance pop à chanter dans tout Manchester.
Est-il nécessaire de préciser que toute l’énergie contenue par le groupe ces trois dernières années, marquées par un relatif calme scénique, est désormais prête à détoner sur les routes de l’Hexagone, dans le sillage de ce bouillant troisième album ? Keep it in mind !